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Le Plan Eau : 53 mesures pour lutter contre la sécheresse !

Le niveau des réserves d'eau qui alimentent le Lauragais sont au plus bas alors que la période de recharge touche à sa fin. L'été qui s'annonce sera celui de tous les dangers après un été 2022 déjà particulièrement tendu. Il y a donc urgence à agir pour adapter notre territoire au changement climatique grâce au Plan Eau annoncé par le Président de la République ce jeudi 30 mars.

Il nous faut bâtir une société de la sobriété en eau pour économiser la ressource qui va se raréfier. Ce plan propose donc d'accompagner les industriels pour limiter leur consommation d'eau. Il vise aussi à accompagner les collectivités afin qu'elles rénovent leurs réseaux d'alimentation en eau potable. Dans certaines communes, plus de 50% des eaux injectées dans les canalisations n'atteignent jamais le robinet. 


Le monde agricole devra aussi agir. Il devra investir dans des systèmes d'irrigation plus performants qui permettent d'apporter la bonne quantité d'eau au bon moment. Mais nous devons aussi permettre l'émergence de fillières nouvelles autour de cultures moins consommatrices d'eau. 

Ce plan nous permettra également d'optimiser notre ressource en eau. Nous faciliterons la réutilisations des eaux dites "non-conventionnelles". C'est à dire les eaux grises, les eaux usées traitées et les eaux de pluies. Chaque goutte d'eau compte ! Des contraintes règlementaires doivent être levées et des expérimentations seront conduites.

Nous devons également entretenir les ouvrages de stockages existants afin qu'ils puissent être utilisés au maximum de leur capacité. 

Dans notre Lauragais par exemple, le Lac de Saint-Ferréol qui alimente le Canal du Midi pourrait voir sa capacité augmentée moyennant des travaux. J'ai déjà pu échanger sur ce sujet avec le directeur territorial de VNF.

La préservation de la ressource en eau passe par la préservation de nos écosystèmes. La nature offre des solutions pour le stockage de l'eau : ripisylves, haies, zones humides... Ce sont autant d'infrastructures écologiques qui ralentissent l'eau dans sa course à la mer. Il nous faut donc les préserver et les développer.

Nous allons aider également les collectivités à désimperméabiliser les sols afin de favoriser l'infiltration de l'eau dans les nappes phréatiques. 

Enfin, il nous faut nous donner les moyens de nos ambitions. Le budget des Agences de l'Eau sera augmenté afin de financer leurs moyens d'actions.

Il nous faudra également investir dans la rechercher et l'innovation. Il nous faut mieux connaître l'état de nos ressources, anticiper leurs évolutions et celles de nos usages.

Dans le monde agricole par exemple, il faut développer des variétés plus résistantes à la sècheresse et qui auront besoin de moins d'eau.

Alimentation en eau potable, irrigation, baignade, tourisme, navigation, biodiversité... les usages de l'eau sont nombreux et la raréfaction de la ressource entraine de fortes tensions. Il y a quelques semaines, des agriculteurs audois se sont opposés au retour de la navigation sur le Canal du Midi pour préserver leur capacité à irriguer les cultures. Le Gouvernement souhaite que des instances de dialogues soient créées dans chaque sous-bassin versant pour définir des projets de territoires sur le partage de la ressource en eau. Mais le Canal du Midi est une construction humaine qui traverse les frontières hydrographiques comme au seuil de Naurouze. Il nous faut donc réfléchir à une autre échelle pour notre territoire et je vais interpeller dans les prochains jours la Secrétaire d'État en charge de l'écologie à ce sujet.